Thursday, August 05, 2004

Mark m'avertit que Norah est susceptible de me brusquer ce soir. J'acquiesce évasivement, ne sachant pas très bien ce qu'il entend par "brusquer". Me faire offense, me ridiculiser?

Nous sommes assis dans le bar recémment refait du St James Club, à l'heure à laquelle la plupart de nos connaissances remontent à leur bureau après leur deuxième café. Mark est agent immobilier et projette de transformer Singapour en lieu de villégiature pour Occidentaux en mal d'exotisme stérilisé. Selon lui, nombre de ses clients délaissent leurs escapades caraïbéennes afin de rechercher, insconsciemment sans doute, le sens du temps. Bref, un ennui esthétique.
Il y voit d'ailleurs le reflet d'une tendance générale de notre société dont la signification m'échappe quelque peu.

Mon propre exil n'est-il donc qu'un symptôme du mal de vivre des villes de l'Occident? Je donne rendez-vous a Mark vers 18h30 ici-même pour que nous allions ensemble à la réception de Norah.

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