Assis côté fenêtre de l'avion, je contemple un nuage joufflu dont les gaz distraits me réconfortent quelque peu. Un siège vide me sépare d'une jeune adolescente, perdue dans une musique digitale ou peut-être endormie. Des hommes d'affaire peuplent le reste du boeing presque vide. La lumière filtrée les nimbant me rappelle quelque lever de soleil californien, une de ces veillées dans la Vallée, discutant à l'aube entre apprentis révolutionnaires.
La lumière est douce, donc, mais celle-ci ne parvient pourtant à effacer l'angoisse asphyxiante qui m'habite, ces doutes qu'ont éveillés ce voyage inopiné. Là-bas Tokyo m'attend, mais R.W. lui n'y est plus. Il n'y sera plus.
Après plus de dix années de tergiversation, ce voyage arrive désormais un peu trop tard. Mais au fond, ce n'est pas réellement ça qui aujourd'hui me paralyse. Non. Ce sont les autres. Moi, qu'ai-je fait de ces dix années et que ferai-je des dix prochaines? A quoi riment ces voyages, ce voyage?
Ma jeune voisine semble maintenant s'être réveillée. Du hublot, j'aperçois déjà d'anonymes salariés se noyer dans les échangeurs auto-routiers.
Que leur dirai-je?
Tuesday, October 12, 2004
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