Jeudi soir sur Orchard road. Je ressasse quelques souvenirs de Tokyo tout en souriant aux gamins qui se dirigent vers le métro, vers leurs cités dortoirs.
Je suis passé par l'appartement, propre et stérile après la visite de la femme de ménage. J'ai pris une douche, je me suis changé. 'Peter', le concierge de nuit, m'a appelé un taxi. 7 minutes. Le temps d'une cigarette au balcon.
Malgré la pluie et le bruit agaçant des scooters, je me sens conforté. De retour dans cet univers où jamais rien ne se passe, où jamais rien ne m'arrivera. Dans lequel, à l'instant où je repose mon livre et éteins la lumière, tout s'arrêtera.
Je ne suis sans doute qu'un point infime dans un sinueux dédale, mais quand j'éteindrai la lumière, tout s'arrêtera.
Friday, October 22, 2004
Sunday, October 17, 2004
5 jours maintenant à Tokyo. Les retrouvailles sont réglées. Je n'ai rien à leur dire, ils n'ont rien à me dire. J'erre dans les "nightclubs" de la ville. Nightclubs. Désuet, non? Clubs de nuit qui m'évoquent quantités d'images, de soirées taquines, sixties style. Presque des souvenirs.
Mais tout ça, ce ne sont que des clichés, n'est ce pas? Les néons et les parapluies, les backrooms enfumées de l'Orient. Plaque tournate où tout s'achète et se vend...
Il est temps de rentrer, je le sais, mais ce séjour est sans doute ma dernière porte de sortie. Je ne la prendrai pas. Non, il est trop tard maintenant.
Mais tout ça, ce ne sont que des clichés, n'est ce pas? Les néons et les parapluies, les backrooms enfumées de l'Orient. Plaque tournate où tout s'achète et se vend...
Il est temps de rentrer, je le sais, mais ce séjour est sans doute ma dernière porte de sortie. Je ne la prendrai pas. Non, il est trop tard maintenant.
Tuesday, October 12, 2004
Assis côté fenêtre de l'avion, je contemple un nuage joufflu dont les gaz distraits me réconfortent quelque peu. Un siège vide me sépare d'une jeune adolescente, perdue dans une musique digitale ou peut-être endormie. Des hommes d'affaire peuplent le reste du boeing presque vide. La lumière filtrée les nimbant me rappelle quelque lever de soleil californien, une de ces veillées dans la Vallée, discutant à l'aube entre apprentis révolutionnaires.
La lumière est douce, donc, mais celle-ci ne parvient pourtant à effacer l'angoisse asphyxiante qui m'habite, ces doutes qu'ont éveillés ce voyage inopiné. Là-bas Tokyo m'attend, mais R.W. lui n'y est plus. Il n'y sera plus.
Après plus de dix années de tergiversation, ce voyage arrive désormais un peu trop tard. Mais au fond, ce n'est pas réellement ça qui aujourd'hui me paralyse. Non. Ce sont les autres. Moi, qu'ai-je fait de ces dix années et que ferai-je des dix prochaines? A quoi riment ces voyages, ce voyage?
Ma jeune voisine semble maintenant s'être réveillée. Du hublot, j'aperçois déjà d'anonymes salariés se noyer dans les échangeurs auto-routiers.
Que leur dirai-je?
La lumière est douce, donc, mais celle-ci ne parvient pourtant à effacer l'angoisse asphyxiante qui m'habite, ces doutes qu'ont éveillés ce voyage inopiné. Là-bas Tokyo m'attend, mais R.W. lui n'y est plus. Il n'y sera plus.
Après plus de dix années de tergiversation, ce voyage arrive désormais un peu trop tard. Mais au fond, ce n'est pas réellement ça qui aujourd'hui me paralyse. Non. Ce sont les autres. Moi, qu'ai-je fait de ces dix années et que ferai-je des dix prochaines? A quoi riment ces voyages, ce voyage?
Ma jeune voisine semble maintenant s'être réveillée. Du hublot, j'aperçois déjà d'anonymes salariés se noyer dans les échangeurs auto-routiers.
Que leur dirai-je?
Friday, October 01, 2004
Après avoir été cloué au lit ces dernières semaines par la dingue, je reprends un peu mes habitudes. Après-midis au bord de la piscine en compagnie de Norah Dawning et sa jeune progéniture, spectacles de mime khmer avec la jeune galleriste canadienne, explorations urbaines en solitaires.
Sous les conseils de mon docteur américain, je passe désormais une grande partie de mon temps dans des bains, tenus pour la plupart par des Libanais, venus faire fortune. Ici se retrouve une communauté moyen-orientale dont je ne soupçonnais pas l'existence. Même si mon oisiveté ne dépareille guère, mon relative détachement me vaut la sollicitude, voire le sarcasme, de mes nouveaux compagnons.
Sans doute, en Asie, moi seul saisit les nuances, illusoires et dérisoires, de ma démarche romantique.
Triste constat.
Sous les conseils de mon docteur américain, je passe désormais une grande partie de mon temps dans des bains, tenus pour la plupart par des Libanais, venus faire fortune. Ici se retrouve une communauté moyen-orientale dont je ne soupçonnais pas l'existence. Même si mon oisiveté ne dépareille guère, mon relative détachement me vaut la sollicitude, voire le sarcasme, de mes nouveaux compagnons.
Sans doute, en Asie, moi seul saisit les nuances, illusoires et dérisoires, de ma démarche romantique.
Triste constat.
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